Paradigme de l'Etat rentier dans la région mena

Le concept de rente élaboré et mis en œuvre pour les pays de la région MENA allie une définition sommaire de la rente, comme revenu extérieur, à la théorie de l’État néo-patrimonial. Si la science politique emprunte largement à l’économie la notion de rente à travers la théorie de l’État rentier, l’économie elle-même n’y a recours que de manière modérée. Une remise en cause de cette théorie s’impose.

Rentes, droit et corruption

La rente foncière constituait la source principale de richesse dans l’économie agraire. Avec l’industrialisation, puis la mondialisation, la propriété intellectuelle, la privatisation, les grandes concentrations, les ententes et l’optimisation fiscale aménagent de nouvelles rentes artificielles. Le droit demeure le pivot de la relation entre la rente et la corruption. Il est utilisé pour légitimer la première et combattre la seconde.

Partenariats public-privé, entre favoritisme et risque de capture

Sur les vingt dernières années, le Maroc s’est engagé dans de nouvelles réformes libérales. Les partenariats public-privé sont l’une de leurs illustrations. Ils ont pour objectif d’alléger les budgets publics, d’assurer l’efficience en termes de gestion et satisfaire le client/citoyen. Toutefois, la promesse d’efficience n’est pas toujours tenue. C’est ce que s’emploie à démontrer ce policypaper produit par le Cesem, centre de recherche de HEM, en partenariat avec la fondation Friedrich Ebert.

Ambivalences de la rente, entre dénonciation et désir

La rente naît et se développe de manière opaque, discriminatoire : barrières à l’entrée élevées, dérogations multiples, licences octroyées, formes contractuelles répétitives de gré à gré, cessions, opérations en bourse, privatisations, formes de partenariat public-privé… La création et distribution de rentes sont une gestion du pouvoir, voire un attribut de celui-ci.

Entretien avec ABDELALI BENAMOUR : « Gagnez de l’argent, à la sueur de votre front ... ! »

Pour le professeur Abdelali Benamour, économiste et Président du Conseil de la concurrence, l’économie marocaine repose, d’un côté, sur les oligopoles qui fournissent la plus grande partie de la valeur ajoutée du pays (les banques, les industries du ciment, la grande distribution, les industries pharmaceutiques) et, d’un autre côté, sur les PME avec le volet très important de l’informel. Le Maroc s’est engagé sur la voie de l’ouverture et de la libéralisation sans penser la régulation. Il y a donc des réformes susceptibles de limiter les rentes injustifiées qui n’ont pas été faites.

Société civile et modes de résistance à l’économie de rente

Cette contribution reflète le point de vue d’un membre dynamique de la société civile marocaine. D’après lui, les transformations qui secouent la société marocaine (urbanisation, éducation, féminisation, individuation, médiatisation, internationalisation) ébranlent les bases patriarcales du système patrimonialiste. C’est la gestion clientéliste des privilèges qui maintient le système rentier. Pour en sortir, l’acteur le plus prometteur serait la société civile.

Gouvernance éducative : Quel cadre conceptuel pour quelle politique ?

Quel est le cadre conceptuel qui sous-tend le mode de gestion de l’éducation pointé du doigt comme la source du mal qui ronge la gouvernance éducative au Maroc ? Selon les idéologies et les politiques visées, la gouvernance éducative est définie sous différents angles. La définition des concepts théoriques révèle les enjeux à la base des politiques publiques de l’État.

Les politiques éducatives dans le monde : quels « modèles » de gouvernance ?

La question de la gouvernance du système éducatif est posée en termes d’amélioration de son efficacité, de son efficience et de ses performances. Les enjeux induits par celle-ci ont suscité d’importants débats autour de l’impératif de concilier des logiques parfois contradictoires ou difficilement conciliables. « Gérer le système éducatif, c’est gérer la complexité. »

La place et les complémentarités du privé

Parmi les problématiques de la gouvernance éducative au Maroc figure la place de l’enseignement privé dans la politique éducative de l’État. Celle-ci n’est évidente ni dans le contexte de l’enseignement supérieur, ni dans celui du secondaire, et ce, malgré la présence des orientations stratégiques dans la Charte nationale d’éducation et de formation. Sur la base de deux focus groupes, qui ont réuni les 20 et 22 janvier 2015 au siège du Cesem/HEM à Rabat, différents experts et intervenants de l’éducation, nous proposons des éclairages quant à la place de l’enseignement privé et sur les attentes du public en termes de reconnaissance du privé et de complémentarité public-privé.

La gouvernance du SEEF : Régionalisation, désétatisation et désidéologisation

Toute réforme réside dans la gouvernance et la formation de ses acteurs. Quatre principes sous-tendent la réforme du Système d’Enseignement, d’Éducation et de Formation (SEEF) : elle doit d’abord être pensée au niveau de la région, se fonder sur la responsabilisation des chefs d’établissement ; réussir la coordination et l’harmonisation par l’État et veiller à la formation continue de l’ensemble du personnel chargé de sa gouvernance.

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