Méthodologie de recherche : Regard épistémologique (1)

En sciences de gestion, trois grands paradigmes sont traditionnellement distingués : le positivisme, le constructivisme et l’interprétativisme.

Le positivisme a pour projet d’expliquer la réalité en lui donnant une essence propre. Autrement dit, la réalité existerait en dehors de celui qui l’observe et possèderait une ontologie absolue.

Le constructivisme a pour projet de co-construire la réalité avec les acteurs. Cette réalité est ainsi subjective et dépendante du système observant et ne peut exister en dehors de lui.       

L’interprétativisme peut être envisagé comme un constructivisme modéré. Il défend l’hypothèse relativiste selon laquelle on ne peut avoir qu’une représentation unique de la réalité. Toutefois, les interprétativistes soulignent que le chercheur peut ou non co-construire la réalité avec les acteurs.

Ces paradigmes apportent des réponses différentes aux trois questions relatives à la légitimité de la connaissance produite par le chercheur :

  •   la première est de nature gnoséologique : quelle est la nature de la connaissance produite ?
  •   la deuxième est méthodologique : comment la connaissance est-elle engendrée ?
  •   la troisième est éthique : quels sont la valeur et le statut de cette connaissance ?

 

Les différences gnoséologique, méthodologique et éthique constatées, ne permettent en aucun cas d’établir un ordre de supériorité entre paradigmes. Le choix d’une posture ou d’une autre, est souvent influencé par les traditions culturelles et par les croyances mêmes du chercheur. Le positivisme domine largement la conception nord-américaine de la recherche, tandis qu’en Europe, c’est plutôt l’interprétativisme et le constructivisme qui sont dominants.

La posture épistémologique d’un chercheur influence le chemin qu’il va devoir emprunter pour produire de la connaissance fiable et valide sur le plan scientifique. Un objet de recherche quel qu’il soit, ne peut être propre à un paradigme épistémologique. C’est le mode d’accès à l’objet qui caractérise un positionnement épistémologique et non l’objet de recherche lui-même. Le choix d’une posture paradigmatique ne peut ainsi être expliqué uniquement par l’intérêt pour un construit social, mais, en grande partie, par la manière avec laquelle le chercheur souhaite créer de la connaissance.

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