Familles et Business au Moyen-Orient

Les « business schools » de la région MENA se sont retrouvées il y a peu à Abu Dhabi pour réfléchir à la manière dont elles devraient préparer les entrepreneurs en devenir de la région. Parmi les sujets d’inquiétude de ces grandes instituions de formation : la préparation des successeurs des groupes familiaux régionaux.

En effet la liste des prestigieuses entreprises familiales est longue ; elles représentent plus de 80% des emplois de la zone. Pour n’en citer que quelques-unes on peut relever les noms de Kingdom Holdings et Al Rahji Bank en Arabie Saoudite, Mashreq Bank dans les Emirats Arabes Unis, Alghanim Industries au Koweït, Oasis Capital ou Orascom en Egypte, les groupes Elcir ou Chaccour au Liban…. Tous ces groupes dont les plus anciens remontent à la fin des années 50, et dont la plupart datent des années 70, sont à l’origine de fortunes familiales qui fréquemment se placent bien dans les classements internationaux des plus riches....

Pourtant, « tout repose dans les mains du grand-père, les héritiers n’ont qu’une carte de crédit dont le plafond de dépenses est limité ! Ils doivent apprendre à gérer ce patrimoine. » Ces propos, tenus par un avocat qui conseille depuis plus de 20 ans les riches familles du Liban, de Dubaï, d’Amman ou de Djeddah, semblent durs, mais ils reflètent bien une situation critique. Qu’il s’agisse de multinationales ou de PME de taille plus modeste, les héritiers sont peu et souvent mal préparés à prendre la suite des affaires familiales. Les sociétés traditionnellement patriarcales de la région, avec quatre générations vivant sous le même toit, ne permettent pas que le patriarche partage avec ses enfants ou ses petits-enfants une partie de son pouvoir.

Mais s’ils sont mal préparés aujourd’hui, il n’en demeure pas moins que leur formation et leur capacité à gérer la succession sont pour nous une « question de sécurité nationale » et devront permettre à environ 100 millions de sans-emplois de la région (principalement des jeunes de moins de 25 ans) de trouver un avenir professionnel.

Les organismes de formation implantés dans la région ne s’y trompent pas et multiplient les initiatives destinées à la fois à préparer les jeunes générations à leur avenir d’entrepreneur dans un groupe familial et à faciliter la transmission des affaires aux générations suivantes. Il peut s’agir de Masters, de MBA comme de formation continue, et à long terme, elles devront permettre de pérenniser et de faire croître le tissu économique de ces régions, tout en protégeant la réputation des familles à l’origine de ces aventures industrielles. En parallèle, la recherche se développe afin de trouver des réponses adéquates aux problématiques propres de ces entreprises et de leurs familles propriétaires.

En terme de formation, au Maroc, HEM et l’ANPME ont montré la voie, mais comme en Jordanie, au Liban ou dans le Golfe Persique, l’avenir des entreprises familiales reste un enjeu national.

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