Entretien avec DRISS GUERRAOUI : Absence de stratégie nationale de lutte contre les inégalités

Comment peut-on évaluer les politiques publiques de lutte contre les inégalités ? Driss Guerraoui considère que le trait le plus marquant de la politique nationale de lutte contre la pauvreté est son caractère éclaté non intégré. Il note aussi qu’un bon nombre de ses programmes sont grevés de déviances très préjudiciables, au regard de l’efficacité de leur impact sur la situation des populations bénéficiaires. Les moyens financiers alloués à ces programmes représentent plus de 50% du budget général de l’État, d’où l’ampleur du gaspillage. Driss Guerraoui note qu’au Maroc l’évolution positive du taux de pauvreté, n’a pas empêché l’accroissement des inégalités entre les couches sociales, les territoires, les sexes, et les personnes à besoins spécifiques (handicapés, personnes âgées, etc.). Ces inégalités ont impulsé un réel blocage en termes de mobilité sociale, notamment pour les jeunes, les classes moyennes et les catégories vulnérables ou pauvres. Pour réduire les inégalités, Driss Guerraoui propose de prendre appui sur la réflexion actuelle du système des Nations Unies concernant la mise en place d’un revenu universel de base. Cet instrument est appelé à remplacer et à compléter les systèmes nationaux de protection sociale existants. D’après lui, cette option offre des perspectives prometteuses. Peut-on dire qu’il existe une véritable stratégie nationale de lutte contre les inégalités au Maroc ? Ou, tout simplement, une certaine prise de conscience qui s’est manifestée par une série de dispositifs d’intervention au détriment de la cohérence et de la convergence des politiques menées dans ce domaine ?

Hors - Champ: La mal-nomination, préalable à la violence

Le combat du vocabulaire : réfugié ou migrant ? L’emploi d’un sème plutôt qu’un autre traduit une réalité difficilement escamotable. Et, si l’on dépassait la simple définition et que l’on fasse preuve d’une empathie profonde, humaine ! En effet, cet Autre, ce Réfugié ou ce Migrant, celui qui est sans passé et qui ne veut que passer, cet autre peut être nous un jour…

Interview avec Jean-Pierre Chauffour : Et si le Maroc donnait la priorité au capital immatériel...

​Jean-Pierre Chauffour a commencé son cheminement académique en tant que macroéconomiste au sein du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), basé à Paris. Il est l’auteur de l’ouvrage The Power of Freedom: Uniting Human Rights and Development (Cato Institute, 2009) et a également co-publié deux ouvrages : Preferential Trade Agreement Policies for Development: a Handbook (Banque mondiale, 2011) et Trade Finance during the Great Trade Collapse (Banque mondiale, 2011). Sa dernière publication sur les conséquences du Printemps arabe est intitulée De l’éveil politique à l’éveil économique dans le monde arabe : la voie de l’intégration économique (Banque mondiale, 2013). Ainsi, ses principaux centres d’intérêt concernent le développement économique, la gestion macroéconomique et les libertés économiques. Jean-Pierre Chauffour a été pendant une quinzaine d’années au FMI avant de rejoindre la Banque mondiale en 2007. Il est actuellement économiste principal pour le Maroc et coordonnateur des échanges régionaux pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) de cette Banque. Economia a eu recours à son expertise pour aborder le concept de capital immatériel au niveau macroéconomique, d’autant plus qu’outre les propres travaux de M. Chauffour à ce propos, la Banque mondiale a aussi abordé la notion de capital immatériel à travers une lecture de l’économie mondiale et s’intéresse aujourd’hui à l’examen du cas marocain à travers ses relations institutionnelles.
Ci-dessous les réponses.

Entretien avec Philippe De Meneval : Que préconise la Banque mondiale pour les entreprises ?

Philippe De Meneval est spécialiste senior en développement du secteur privé dans la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Banque mondiale. Il conseille les gouvernements en matière d’architecture et de mise en œuvre des programmes de réforme pour la modernisation des réglementations des entreprises, le développement des marchés financiers et la mise en place d’opérations de partenariat public-privé. La question du capital immatériel a des dimensions macroéconomiques de plus en plus mises en évidence par les économistes, mais ses déclinaisons au niveau de l’entreprise et de la pratique managériale le sont beaucoup moins. Pour avoir un éclairage sur cet aspect, l’équipe d’Economia s’est adressée à M. Philippe De Meneval, ci-dessous ses réponses.

Entretien avec Khalid Baddou : ​Une marque Maroc existe-t-elle ?

Khalid Baddou constate qu’aujourd’hui la marque Maroc manque de cohérence ; pourtant, elle est une affaire de tous et doit être portée par tous les acteurs. Il explique qu’un travail de fond est à faire parce qu’il s’agit d’une nécessité stratégique non seulement pour faire éclore le label Maroc, mais également pour définir et valoriser le made in Morocco. Puis, il faut développer aussi des outils et des indicateurs de mesure pour le suivi de la marque Maroc. Selon le président de l’AMCC, l’intérêt et l’urgence sont là.

L’intelligence économique, versions état et entreprises

Le déploiement des services de renseignement à des fins économiques s’est accompagné d’un double engagement des États dans la protection du patrimoine économique et technologique des entreprises et dans les activités de lobbying accompagnant les entreprises à l’international. L’évolution vers l’actuelle forme de l’IE (intelligence économique) au sein des entreprises s’explique par leur volonté de prendre en compte un environnement de plus en plus « global » dans l’élaboration de leurs stratégies.

Big data et intelligence collaborative

Lorsqu’on parle de Big Data, on évoque dans un contexte de forte compétition une démarche managériale comprenant un processus décisionnel, un actif immatériel et des méthodes de création de valeur. Il s’agit aujourd’hui pour les entreprises de développer une intelligence collaborative qui va permettre aux différents collaborateurs de générer des richesses, partager les échecs et surtout développer une attitude d’influence collective.

L’organisation apprenante : chantier ouvert

Cet article donne un éclairage sur le concept de l’« organisation apprenante », modèle organisationnel dont la connaissance revêt une centralité dans le développement des compétences collectives. Sujet à des approfondissements théoriques et empiriques ultérieurs, ce papier met en avant les forces et faiblesses de cette approche.

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