La spirale de la délectation

Jouons avec les mots aujourd’hui, allez ! C’est l’été après tout n’est ce pas ? Soyons légers après tant de contributions « bloguales » tantôt professorales, tantôt épiscopales…Non là, on va faire dans le pastoralJ.

Comme il est de mon habitude en fin de journée, je folâtre linguistiquement et allègrement avec un ami prompt aux joutes champêtres. Divagations, refuge anti stress vous me direz. Non rien de ça, on part toujours d’un sujet sérieux. Lui, il aime dire « on phosphore » sur le sujet pour dire qu’on réfléchit et on en ressort la moelle. Sur ce coup là, je dirais plutôt qu’on a fluoré. Donc ça commence comme ça puis ça finit parfois dans des petits délires sympas, mais non dénués de sens.

Tout est parti d’un partage et d’un échange sur le concept de délégation. Quelle forme prend la délégation, comment bien le faire, quelles limites ? Est-il possible de déléguer dans une organisation très centralisée, et si oui, serait-ce plus bénéfique que dans une organisation décentralisée, et sous quelles conditions ?.... Bref, on a phosphoré. Là vient le fluor : déléguer ok, mais délester non ! Eh oui, faut savoir à qui déléguer, et surtout il faut savoir si la personne à qui on a délégué est d’abord à la hauteur, et ensuite si elle va faire son maximum pour améliorer son poste de travail, trouver de nouvelles solutions, en somme voir si celle-ci peut innover. 

Donc voilà, la première étape fluorée. Retour à la phosphorescence (parce qu’on est sérieux quand même) : comment optimiser le processus de délégation pour que cette dernière fournisse le maximum d’innovation ? L’équation délégation + innovation remplace délégation = délestation. Word ne reconnaît pas ce mot, mais vous l’aurez compris, c’est aussi pour la rimeJ. Bon, et bien la solution est venue de la responsabilisation (empowerment[1] est un terme que je trouve plus fort). Oui, si vous êtes responsable en plus d’une certaine autonomie, vous êtes conscients que pour mener à bien son activité, il faut toujours faire plus, ce qui veut dire trouver des nouvelles solutions, produire et innover tout simplement. Une délégation optimale ne saurait se faire sans une véritable responsabilisation. Quand la délégation rencontre la responsabilisation, les deux parties prenantes peuvent alors s’en délecter !

Du phosphore au fluor parfois il n’y a qu’un pas, il suffit de jouer avec les mots : déléguer, ne pas se délester pour se délecter, c’était un petit hasard je vous l’accorde, mais heureux quand même.

 

[1] Cf. Manuel Castells