L’interactionnisme symbolique

Les interactionnistes symboliques plaident l’interdépendance objet/sujet et tiennent compte du contexte de l’action de l’individu observé. Pour eux, les conduites humaines ne sont ni déterminées par les structures, ni de simples réactions à l’environnement. Elles s’inscrivent plutôt dans un processus interactif de construction de l’environnement. La relation à l’objet ne peut être médiatisée que par la relation du sujet à d’autres individus. 

L’interactionnisme est qualifié de symbolique, dans le sens où les symboles, notamment le langage et les gestes, sont considérés comme des significations sociales, produites et échangées par les acteurs dans leurs interactions. Le concept de « symbole » est défini comme un stimulus qui a une signification apprise et une valeur pour des individus. Ces derniers réagissent ainsi en fonction de significations et valeurs et non pas en fonction de stimulations physiques affectant leurs organes sensoriels. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle les tenants de ce courant s’intéressent spécifiquement aux formes de communication et représentation en jeu dans les relations interindividuelles.

Les interactionnistes symboliques prennent le contre-pied de la perspective rationnelle quant à la conception même de la société. Les rationalistes défendent le positivisme et la quantification, privilégient les analyses macro-sociales et mettent en adéquation des idéaux-types aux relations sociales. Leur vision du monde est déterministe. A l’opposé, les interactionnistes ont une vision plus souple et plus dynamique de la société. Ils s’intéressent aux problématiques d’interaction sociale et privilégient les analyses microsociales. Ils étudient les processus au lieu des structures et mettent davantage l’accent sur les représentations des acteurs en situations, la négociation des significations et le déroulement de l'interaction dans le temps. 

« Les interactionnistes ont porté un grand intérêt aux processus sociaux, impressionnés qu'ils avaient été tant par l'immensité du changement social que par ses potentialités. Simultanément, ils ont postulé que les êtres humains sont des créatures actives qui modèlent leurs environnements et leurs futurs, et font face à des contraintes qui pèsent sur l'action. Ils ont adopté une position intermédiaire entre une vision du monde sans aucune sorte de contraintes – un monde qui dépendrait entièrement de la volonté humaine – et la vision d'un monde structurellement déterministe. » (Strauss, 1992 : 255) . 

Les interactionnistes symboliques écartent l’idée des comportements mécaniques et guidés par les choix. Pour eux, une situation donnée est le produit d’interactions des individus et de leurs interprétations collectives. 

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