Investir en Afrique...quelles perspectives ?

Alors que l’Office des Changes a publié très récemment les statistiques des échanges extérieurs à fin février 2014, on note que le flux d’investissements directs à l’étranger s’est réduit de plus de 60% par rapport à la même période l’an passé. Pourtant, exception faite « d’opérations remarquables » ayant eu lieu en février 2013 dans le secteur de l’agroalimentaire (selon le rapport) les IDE sont en augmentation de plus de 18%.

Ce chiffre nous renvoie à une question fondamentale pour le continent, celle des investissements en provenance de l’étranger. Dans le cadre d’un colloque organisé par la COFACE sur les risques pays en 2014, et plus particulièrement sur l’essor des entreprises africaines, un certain nombre d’éléments critiques ont été rappelés.

Chaque fois qu’un investir a envie de se lancer, il se pose logiquement trois questions : quelle est l’opportunité d’investir ? quel est le retour sur investissement envisageable ? quel est le risque lié à cet investissement ?

En réponse à ces trois questions, le continent africain, et le Maroc, présentent un certain nombre de perspectives encourageantes mais restent aussi confrontés à un certain nombre de problématiques. L’Afrique affiche aujourd’hui, et de manière stable depuis bientôt une décennie une croissance soutenue, alors même qu’elle dispose de ressources naturelles abondantes et qu’elle bénéficie du retour de compétences africaines qui étaient jusque là expatriées. De plus, les investisseurs peuvent miser sur une faible concurrence dans les différents secteurs d’activité, de nombreux marchés étant encore largement émergeants, et d’une main d’œuvre bon marché de plus en plus compétente. Les taux de rentabilité élevés qui peuvent être espérés, contribuent ainsi à placer l’Afrique sub-saharienne au deuxième rang des ensembles géographiques en terme d’attractivité (selon une étude de la Commerzbank publiée en janvier 2014). Au niveau des entreprises, la régionalisation du continent africain facilite à la fois la diversification des risques et l’existence d’un environnement professionnel multiculturel qui facilite les relations et les échanges. De plus, la gouvernance des entreprises africaines s’améliore peu à peu, grâce à l’ouverture graduelle des entreprises, traditionnellement familiales à des actionnaires étrangers.

Pourtant, ces atouts, ne peuvent pas faire oublier les difficultés auxquelles les investisseurs sont confrontés sur le continent. Ainsi, le risque socio-politique, même si ses impacts économiques sont considérés comme étant minimes par les chercheurs de la Commerzbank, reste le facteur de risque perçu comme étant le plus important. A ce risque, s’ajoute une mauvaise gouvernance qui persiste dans les régions où subsiste une certaine forme d’impunité, confortée par des systèmes judiciaires souvent opaques. Mais s’agissant des entreprises, le principal écueil est ailleurs. En effet, l’argent reste une denrée rare. Peu d’institutions sont disposées à prêter aux PME, qui représentent pourtant 98% du tissu économique du continent. Et quand elles réussissent à obtenir un financement, son coût est très élevé. Il n’existe, par exemple, pas de fonds d’investissement spécialisé dans le financement des PME, et des systèmes participatifs tels que le crowdfunding n’ont pas encore vu le jour de notre côté de la Méditerranée. Espérons donc, que les financiers, viendront eux aussi rejoindre les entrepreneurs traditionnels et profiter des opportunités offertes par le continent.

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