De la stratégie gouvernementale à la stratégie de gouverner !

Apporter  des réponses à la question de l’Emploi fait partie de ces grandes promesses du gouvernement actuel. Ceci n’a rien d’extraordinaire, c’est l’habitude partout, puisqu’il s’agit d’un problème quasi  universel : la majorité des gouvernements du monde essaient aujourd’hui d’y répondre avec plus ou moins de succès !

Au Maroc, la stratégie nationale de l’emploi annoncée officieusement par Abdeslam Seddiki, le ministre de tutelle, le mois de juillet 2015 arrive quand même à la fin de la législature. Elle prend comme perspective, à l’instar d’autres programmes nationaux, l’horizon 2025. Ses grandes lignes auraient été approuvées en conseil de gouvernement ; ses premières actions prioritaires définies seront incorporées, parait- il, au projet de budget 2016 dont l’une des  nouveautés sera un rapport «Emploi» accompagnant le corps de la loi de Finances.

Comment va-t-on y parvenir ? La stratégie  prévoit un comité interministériel, un comité national de suivi permanent, et des comités régionaux de l’emploi installés selon une approche  « transversale et partenariale ». Elle continuera  d’agir  en amont sur les deux déterminants classiques de la dynamique de l’emploi (création de postesi et qualification des ressources humaines), mais  aussi sur l’amélioration du fonctionnement du marché du travail (intermédiation et politiques actives du marché du travail). Elle prendrait toutefois désormais en charge et dans sa globalité la gestion  des mobilités sur le marché du travail.

Les nouvelles structures auront la mission de préparer des plans d’action pluriannuels à travers trois séries de mesures, les premières se rapportant aux «politiques macroéconomiques et sectorielles en faveur de l'emploi», les secondes concernent « les mesures prioritaires relatives au marché du travail », et les troisièmes relèvent de « la territorialisation des programmes de l'emploi en identifiant les ressources et en mobilisant les acteurs pour l'ingénierie des emplois ».

L’action publique en matière d’appui à l’accès à l’emploi dans le cadre de cette stratégie se dit « inclusive» pour bénéficier à toutes les catégories « vulnérables » sur le marché du travail. Les trois quarts des postes à créer au moins devraient être des emplois dans les services afin  de compenser « le retard de développement des activités de services au Maroc » disent-ils,  et « d'orienter la croissance de nouveaux métiers basés sur la connaissance, la protection et la valorisation des écosystèmes naturels du pays». La nouvelle stratégie promet de nouveaux programmes pour stimuler l'inclusion dans l'emploi de la main-d'œuvre qualifiée, des femmes et des jeunes. Son vrai point de départ n’aura lieu qu’à la prochaine législature ! il s’agira donc de voter entre temps, simple formalité, n’est ce pas ? Mais tant que cela n’est pas acquis, il y a lieu de se poser des questions sur la stratégie de gouverner la question de l’emploi.

 

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