Le temps du territoire ou l’innovation par le territoire Un jeu collectif et local pour un ticket d’entrée dans le jeu mondial

L’innovation est le fruit d’une rencontre « incarnée » dans un territoire géographique donné, de compétences matérielles et intellectuelles réunies en faisceau. Le principe même du territoire innovant réside dans la capacité d’un lieu, d’une ville, d’une région de faire mieux que le national, voire l’international. Dans ce nouveau contexte, la « périphérie » n’est plus un concept géographique. Il y a des îlots de précarité croissante que l’on trouve aussi bien au sein des métropoles même les plus innovantes. Reste que l’organisation en réseau du territoire est un facteur de compétitivité grâce aux effets relationnels de proximité favorables à l’innovation.

Lydec et l’innovation : un parcours initiateur

Lydec est un acteur engagé dans la vie de la métropole casablancaise ; son projet d’entreprise est fortement marqué par la nécessité d’innover pour répondre à la demande d’une population de plus en plus développée et diversifiée. « Synergies 2020 » repose sur une stratégie d’amélioration continue ; la démarche d’innovation constitue un processus complet de mise en place des idées qui apportent de la valeur ajoutée à l’entreprise. Cela ne concerne pas seulement la génération d’idées, mais aussi l’affinement de celles-ci, leur prototypage, la co-conception et le développement de projets.

Big data : Entre innovation et protection

La donnée connaît un tournant majeur avec le World Wide Web, accéléré lui-même par sa seconde génération, le Web 2.0. La majorité du contenu des données est fournie aujourd’hui par les utilisateurs des services plutôt que par leurs fournisseurs. Une grande part du patrimoine immatériel de l’organisation est constituée de données. La culture de la sécurisation des données s’impose également. Si l’Open Data est une sorte d’innovation dans la gouvernance publique, favorisant la responsabilité, l’efficience, la transparence, l’innovation et la création de valeur au niveau économique et social, les objets connectés ouvrent la voie également à une surveillance personnalisée à grande échelle.

Transformation numérique et innovation : quels liens ?

 
Dans une quête d’efficacité et d’amélioration continue, les entreprises procèdent par des innovations de procédés et/ou de produits, ou par des innovations organisationnelles. Il peut s’agir d’innovations radicales, importantes, créant une rupture technologique, ou incrémentale/graduelle, moins importantes, dans l’un ou l’autre type d’innovation. La transformation numérique, issue initialement d’innovations technologiques de rupture, induit des changements et des évolutions dans l’organisation. L’intégration du numérique favorise et multiplie les canaux de collaboration et de partage entre divers acteurs. L’intelligence collective crée ainsi une plateforme propice à l’innovation.

Entretien avec ADNANE ADDIOUI: Comment réfléchir aux problématiques de manière alternative?

Contrairement à plusieurs pays, il n’existe pas d’initiatives gouvernementales pour soutenir les entrepreneurs sociaux. Le Maroc a beaucoup de chemin à faire en matière d’innovation sociale. Un des chantiers prioritaires à mettre en place est celui de l’éducation : autant celle des jeunes que celle des acteurs économiques publics. D’autres chantiers sont aussi importants à prévoir, notamment l’accompagnement et le financement des entrepreneurs sociaux.  L’innovation sociale (ou l’innovation tout court) n’est pas seulement un levier, mais une nécessité pour pouvoir répondre aux problématiques actuelles. Ci-dessous les explications de Adnane Addioui, président du Centre marocain pour l’innovation et l’entrepreneuriat social (Moroccan CISE).

L’innovation technologique : « la boite noire » sous démystification

 

Initialement, Schumpeter différencie les inventions des innovations. La définition de l’innovation technologique a englobé tardivement une compréhension plus élaborée de sa structure et de son processus. Aujourd’hui, dans les organisations fondées sur la notion du réseau, l’innovation est appréhendée via le mouvement au sein de l’organisation, mettant l’emphase sur le travail rigoureux et continu. On assiste à la migration du concept de l’innovation vers d’autres disciplines et champs d’intérêts. On parle davantage d’innovation organisationnelle. Cela couvre les pratiques de travail, la gestion des connaissances et les réseaux de relations des entreprises.

Être inutile

Quels sens peuvent véhiculer les innovations utiles ? Mais d’abord, utiles à quoi et à qui ? On ne peut pas réfléchir à l’innovation sans comprendre la configuration où nous nous trouvons. D’un côté, on a un monde technologique qui avance à pas de géant et, de l’autre, des individus qui sont progressivement exclus. L’école innovante n’apprend pas des métiers, elle devrait plutôt apprendre aux élèves à en créer et à développer des compétences. Le développement scientifique, la recherche, la création et l’innovation s’enracinent dans la volonté d’une communauté et s’assument par un groupe. On ne fonctionne plus en vase clos.

Au-dela de l’innovation frugale, la culture technique

Au cœur du processus d’innovation, on trouve le plus souvent le projet disruptif d’un individu à la vision et au « talent » exceptionnels. Le modèle de la SiliconValley nous apprend que l’individu n’agit pas seul ; il tisse autour de lui un réseau de transactions et crée la communauté soutenant son projet entrepreneurial. Avant ce modèle et après, d’autres approches existent. Des théoriciens indiens tentent depuis les années 2000 de proposer une alternative à celui-ci ; le modèle de l’innovation frugale explique des aspects que la version californienne ne prend pas en charge, notamment comment produire des innovations répondant aux besoins de base des pauvres, ou des « marges et des exclus ». Par contre, dès qu’il s’agit d’analyser une innovation donnée, la culture technique oblige à placer la nouveauté étudiée à la fois dans un réseau de choses déjà présentes et dans un flux historique de longue période. Mettre en rapport l’innovation courante avec une culture technique permet de saisir de nouvelles dimensions.

La construction du système national d’innovation (sni) Dans les pays arabes

 

L’innovation peut émerger dans n’importe quel milieu, mais les activités organisées d’innovation requièrent un cadre institutionnel approprié. L’absence de ce cadre est le grand obstacle à la construction d’un SNI dans la région arabe. Le nombre de brevets délivrés par tous les pays arabes sur la période 1963-2010 ne dépasse pas le nombre de brevets délivrés par un pays comme la Malaisie. Malgré l’absence totale de SNI et l’absence relative d’innovation, les pays arabes n’ont pas tous la même situation, surtout en termes de politiques de l’innovation, ces derniers se regroupent en trois catégories distinctes.

Entretien avec le sociologue Jean Michel Morin :Une convergence qui tarde à se confirmer

Cet entretien ambitionne, à partir du regard d’un sociologue des organisations de dresser un panorama historique et circonstancié des relations humaines entre recherche en sciences humains et entreprises. Il en ressort que toute les sciences ne sont pas au même degré de défiance vis à vis des structures économiques et que celles-ci, selon leur secteur, ne sollicitent pas avec la même intensité les chercheurs.

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