Les Intentions Entrepreneuriales à l’étude

L’édition 2016 de « Global University Entrepreneurial Spirit’s Survey[1] » vient d’être publiée et couvre cette année 50 pays à travers le monde, dont le Maroc (données collectées par une équipe de l’université Abdelmalek Essaâdi à Tanger et Tetouan). Cette étude est réalisée auprès d’étudiants universitaires et est destinée à identifier, comprendre et analyser leurs intentions entrepreneuriales, c’est-à-dire leur volonté de créer leur propre entreprise à l’issue de leurs études.

Dans l’ensemble, les jeunes interrogés souhaitent se diriger majoritairement vers l’emploi salarié immédiatement à la fin de leurs études, mais la tendance s’inverse 5 ans plus tard. Une première expérience professionnelle en entreprise est donc perçue comme étant un préalable nécessaire à l’aventure entrepreneuriale. Contrairement aux études reçues, au Maroc, les intentions entrepreneuriales des étudiants sont inférieures à la moyenne des 50 pays étudiés, et surtout en deçà des résultats constatés pour les pays émergents ou en développement. Ainsi, seuls 6,9% des étudiants déclarent vouloir être entrepreneur immédiatement à la fin de leurs études (contre 8,8% en moyenne), et 38% cinq ans après la fin de leurs études.

L’étude fait globalement ressortir un « gender gap » entre hommes et femmes significatif. Les intentions entrepreneuriales des étudiants de sexe masculin sont en moyenne 3,6 points supérieures à celles des étudiantes de sexe féminin. Pourtant, au Maroc (étudiants en droit, économie et management), l’écart entre les hommes et les femmes n’est que de 0,7 point, un des plus faible sur les 50 pays étudiés.

L’étude montre une nouvelle fois, que les étudiants qui ont au moins un parent entrepreneur ou travailleur indépendant se déclarent plus enclins que les autres à démarrer leur entreprise, et ce dès la fin de leurs études. L’environnement familial joue donc un rôle significatif sur les choix professionnels et/ou de carrière qui sont faits à l’issue des études.

Enfin, le Maroc est un des pays (parmi les 50 étudiés) qui a la proportion la plus importante « d’entrepreneurs naissants[2] ». En effet, 32% des étudiants interrogés déclarent être déjà en train de créer leur entreprise ou leur propre emploi, contre 21,9% en moyenne. Cette tendance est particulièrement significative dans l’ensemble des pays émergents et/ou en développement. C’est par exemple en Inde que le chiffre est le plus élevé, puisqu’ils sont 59,5% à avoir enclenché ce processus. La plupart de ces étudiants-entrepreneurs, se regroupent pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, et ils ne sont que moins de 20% à se lancer seuls. C’est donc dans leur environnement étudiant, amical ou familial qu’ils identifient leurs partenaires.

Cette étude qui inclut des données collectées auprès d’étudiants marocains pour la première fois, permet d’avoir un socle préliminaire sur lequel construire de futurs projets ou des politiques publiques.

 

 

[1] Sieger, P., Fueglistaller, U., & Zellweger, T. (2016). Student Entrepreneurship 2016: Insights from 50 Countries. St.Gallen/Bern: KMU-HSG/IMU.

[2] i.e. nascent entrepreneurs

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