QUE PEUT LA RECHERCHE EN SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES POUR L’ENTREPRISE ?

La recherche scientifique souffre des contradictions des politiques publiques à son égard. Sous d’autres cieux, le monde entrepreneurial investit des fonds dans la recherche (aussi bien la recherche appliquée que fondamentale) ; chez-nous, il affiche un parfait désintérêt. Malgré ces constats et en évitant tous les amalgames, il existe un véritable potentiel de convergence entre entreprises et chercheurs, pourvu qu’une certaine écoute puisse se mettre en place.

Agir sur le déficit en opportunités améliore la mobilité sociale

Shana Cohen apporte son éclairage sur la question des inégalités en répondant à un certain nombre de questions.

Évoquer ce qui est juste et ce qui ne l’est pas implique l’existence d’un ordre moral et d’une préoccupation sociale. Cette approche suppose le rejet catégorique de toute dévalorisation de la dignité humaine en raison de statuts économiques. Aujourd’hui, on assiste à une situation dans laquelle la capacité de choisir sa vie se réduit considérablement, ce qui devient un indicateur évident d’inégalité, entraînant un déficit d’opportunités pour la mobilité sociale, ainsi qu’une incapacité à sauvegarder même le statut familial existant. Cela a des effets sur le terrain politique, notamment à travers la montée du populisme et des idées autoritaires. Sans céder sur les valeurs, les réponses appropriées à ces défis sont appelées à être pragmatiques. À titre d’exemple, la politique éducative ne doit pas se réduire à joindre le système éducatif et le marché du travail, mais doit aller au-delà pour assurer aux élèves des écoles et des lycées un savoir les préparant mieux à accéder à l’université, à devenir des citoyens capables d’affronter les incertitudes et à améliorer leurs opportunités dans la vie.

En outre, l’État ne peut réduire les inégalités uniquement par le biais de politiques publiques spécifiques ; il y a également d’autres volets qui font partie de ses obligations dont les effets impactent celles-ci : il doit investir dans les services publics et créer un environnement réglementaire dans le secteur privé contre les distorsions génératrices d’inégalités.

 

Des inégalités à l’indignation

L’objet de ce papier est de produire une réflexion analytique sur ce que suscite la société inégalitaire du point de vue de celles et ceux qui la subissent. D’abord, en distinguant les individus qui font dans la résignation, considérant les inégalités comme une sorte de fatalité, une prophétie auto-réalisatrice. En deuxième lieu, en tentant de comprendre les mécanismes de cette réaction par l’indignation, qui est l’un des étalons pour mesurer la justice sociale et le début d’une prise de conscience de la ruse du management des inégalités pour recaler les individus « sans qualités ». En dernier lieu, nous verrons comment les inégalités donnent souvent lieu à des ripostes protestataires, mais dont la théorie sociologique est loin de livrer les mêmes explications.

Mesures et tendances des inégalités monétaires

Cette contribution dresse un état des lieux des inégalités monétaires au Maroc. Elle prend appui sur les principaux indicateurs de mesure des inégalités à partir des données disponibles sur la répartition des dépenses de consommation des ménages. Pour mesurer l’ampleur des inégalités dans toutes leurs formes et manifestations, il est cependant nécessaire de tenir compte, en plus de la dimension monétaire (revenus, patrimoine….), des dimensions non monétaires (éducation, santé, accès au logement…).

Retombées des inégalités salariales de genre

Ce travail de prospection couvre la période entre 1991 et 2007. Il aborde la question de la discrimination salariale en termes de décomposition entre ce qui est objectif et ce qui est pure discrimination, de poches sociales et sectorielles, de tendance et de coût économique. Il s’avère ainsi que le pays continue à payer le prix de cette discrimination en termes de développement humain et économique. Déjà en 2007, le Maroc affichait une perte des revenus salariaux, estimée à 30,4% à cause de l’inégalité des salaires due, en partie, à la discrimination salariale envers la femme. 

MULTIDIMENSIONAL POVERTY IN MOROCCO: EDUCATION MATTERS

This study aims to investigate the poverty in Moroccan regions according to the new regional divisions.We used the latest available Demographic Health Survey (DHS) in Morocco (2011) which concerns 15 343 households. It is based on the multidimensional poverty method, which consists of constructing a synthetic indicator composed of three dimensions (education of household members, health, and access to household utilities and living conditions). Our findings show that, among the Moroccan regions, there are relevant disparities in terms of multidimensional poverty and that education has a major contribution to poverty compared to health and living standards.

 

Développement humain dans les régions marocaines : le coût de l’inégalité

L’inégalité affecte négativement le niveau de développement humain lorsque les progrès réalisés dans la réduction des privations ne profitent pas de manière équitable à l’ensemble de la population. L’estimation de l’Indice de développement humain ajusté aux inégalités (IDHI) permet de quantifier le potentiel perdu en raison de l’inégalité dans les différentes dimensions du développement humain (Alkire et Foster, 2010). Cette contribution présente la première tentative au Maroc (et la deuxième au niveau mondial) pour estimer l’IDHI au niveau infranational, à travers l’utilisation de la nouvelle méthodologie adoptée par le PNUD (2016).

Inégalités industrielles nord-sud

La majorité des pays du Sud, au regard des conditions de vie, des structures sociales et économiques, du pouvoir politique et de gouvernance sont en décalage avec les pays du Nord. La mondialisation économique et financière, d’une part, et l’industrialisation de plusieurs pays du Sud d’autre part, ne semblent pas avoir réussi à réduire les écarts. Tout au contraire, depuis plus de quatre décennies, les inégalités entre le Nord et le Sud n’ont jamais été aussi importantes. 

Risques psychosociaux et entreprise marocaine

L’OMS définit le harcèlement moral comme étant « une forme d’abus de pouvoir exercé à l’encontre d’un employé qui s’exprime par un comportement contraire à l’éthique visant à l’humilier ». Au-delà des différentes formulations, ce sont les effets du harcèlement sur les salariés en tant qu’individus, sur les entreprises en tant qu’agent principal dans le circuit économique et sur l’ensemble de la société qui sont pointés.

Le harcèlement psychologique dans le milieu du travail n’est toujours pas reconnu en droit marocain. Conséquemment, ses victimes sont peu protégées. Une révision du Code du travail s’avère nécessaire.

Pages