Mounia Bennani Chraïbi

COSEM, Collectif stratégie

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est professeure à l’Institut d’études politiques et internationales de l’Université de Lausanne (Suisse). Ses recherches et publications s’inscrivent dans cinq domaines : la politisation, la sociologie politique de la jeunesse, la sociologie des mouvements sociaux, les mobilisations électorales et les carrières militantes associatives et partisanes. Dans cet entretien, Economia explore avec elle les différents carrefours où se croisent la jeunesse marocaine et les différents enjeux politiques du pays. Pour sa première grande enquête en 1988, elle rappelle comment elle a forgé sa méthode de travail, « très progressivement », se basant sur la catégorie des urbains scolarisés âgés de 16 à 28 ans comme « un analyseur privilégié des dynamiques qui travaillent la société marocaine ». Elle dit à ce propos : « Je suis restée attentive aux réflexions de Bourdieu sur les enjeux du classement, déclassement, reclassement et aux travaux sur la flexibilité des polices des âges. » À partir de ce premier travail, l’auteure a posé les jalons d’une perspective théorique qui a mûri avec le temps : d’une part, penser ensemble les micro-résistances, les protestations, de manière à débusquer les intrications et les circulations entre des registres d’action politique pluriels se déployant dans différents sites d’interactions; d’autre part, prendre en compte les articulations entre différentes temporalités (locale, nationale, régionale, transnationale).