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Inégalités, justice sociale et entreprises

Inégalités et justice sociale continuent à représenter un véritable défi pour les politiques publiques au Maroc. Le thème « Inégalités et justice sociale » de ce numéro est plus que jamais d’actualité. Il est proposé comme un cadre qui saisit une variété de questions interdépendantes nécessitant un regard croisé de l’économie, de la sociologie, de la science politique et du management des organisations.

Ce numéro réunit des contributions originales et cherche à mieux comprendre les grandes tendances des inégalités au Maroc, sous leurs différentes formes, et les enjeux récents en termes d’égalité des chances, de justice sociale et de politiques publiques. Ces questions sont ainsi développées à travers trois axes de réflexion :

  • Sur le plan conceptuel, les inégalités se produisent et se reproduisent dans des sociétés qui, généralement, les considèrent comme injustes. Lorsqu’elles se heurtent à la mobilité sociale, elles affectent la vie et les réactions des individus qui les subissent et donnent souvent lieu à des ripostes protestataires.
  •   Bien que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté extrême ait diminué au niveau national, il n’en reste pas moins que les progrès réalisés masquent une persistance des inégalités de genre, entre les différentes classes sociales et de profondes disparités entre les territoires. Au cours de la dernière décennie, loin de s’être affaiblies, les inégalités se sont maintenues. La situation est plus préoccupante pour les jeunes pour lesquels les risques d’exclusion sociale sont considérables. Dans le cas marocain, les inégalités non économiques, liées notamment à l’accès à l’éducation, constituent un déterminant majeur de la pauvreté, du développement humain, voire même de l’égalité des chances à travers le territoire.
  •   Sur ce registre, les conceptions politiques qui ont prévalu jusque-là centrées principalement sur la question de la lutte contre la pauvreté sont dans l’ensemble inefficientes eu égard aux efforts fournis et à la faible convergence des actions menées. Il est requis désormais une stratégie transversale, comprenant les entreprises et suffisamment coordonnée pour une croissance inclusive susceptible d’inscrire chaque individu dans une perspective de mobilité sociale.