Un pastis sinon rien !

L’année 2015 est un tournant pour la famille Ricard, le passage à la troisième génération de dirigeants familiaux. En effet, le 11 février 2015, Alexandre, le petit-fils de Paul Ricard le fondateur, devient président général du groupe, co-leader mondial du marché des vins et spiritueux. A l’annonce des résultats du groupe au 30 juin 2015, la France n’est plus que le quatrième marché du group, derrière les Etats-Unis, loin devant, la Chine et le nouvel entrant du groupe de tête, l’Inde. Bien sûr, la boisson anisée des bords de la Méditerranée n’explique pas un tel succès mondial, mais plus que sur le groupe et ses aventures, c’est sur la famille que nous allons nous attarder aujourd’hui, car la survie d’une entreprise familiale est toujours un chemin semé d’embûches. Lorsque Paul Ricard, né en 1909, travaille à l’élaboration de la recette de sa boisson, le « vrai Ricard de Marseille », pour occuper la place de l’absinthe désormais interdite , ses détracteurs le disent paternaliste, certes ; mais il reste un précurseur en France du sponsoring, du marketing et de l’innovation sociale. En 1968, à l’âge de 61 ans, il décide de passer la main à ses successeurs. C’est donc son fils aîné Bernard, qui lui succède. Mais 3 ans plus tard, le père et le fils se déchirent. Pour l’évincer, son père vend l’entreprise au concurrent de toujours, la famille Ricard. Son jeune frère, Patrick devient PDG du groupe devenu Pernord-Ricard en 1978, alors qu’un proche de la famille Ricard est directeur général. Avant d’en arriver là, il a fait ses classes dans l’entreprise, et ce jeune élevé dans les conseils d’administration de l’entreprise gravira peu à peu les échelons. Sous sa direction, le groupe deviendra le n°2 mondial du secteur, suite à de très nombreuses acquisitions et à un développement international remarquable. En 2008, il décide de prendre sa retraite tout en conservant la présidence du Conseil d’Administration. A cette époque, personne ne semble pouvoir lui succéder, et il laisse les rênes du quotidien à Pierre Pringuet, son bras droit depuis presque 10 ans. En août 2012, Patrick Ricard, décède brutalement d’une crise cardiaque, et le groupe réagit à toute vitesse. Le « jeune » Alexandre est alors nommé directeur général adjoint et prend la place de son oncle au Conseil d’Administration, qui reste dirigé par Danièle, fille du fondateur. Il ne prendra définitivement les rênes qu’en février 2015. Mais d’où sort Alexandre à l’été 2012 ? Le fils de Bernard, écarté du groupe en 1972, avait essayé d’intégrer l’entreprise familiale à la fin de ses études au début des années 90. Mais la direction des ressources humaines n’avait pas été très réceptive à l’époque. Alors il fait ses premières armes dans un grand cabinet de conseil et dans une banque d’investissement en France et à l’étranger. Il ne rejoint le groupe qu’en 2003, à l’âge de 31 ans. Après un parcours qui l’aura mené de Dublin, à Hong Kong, il est nommé en 2011 à la tête du réseau de distribution avant de se voir propulsé sur le devant de la scène l’été 2012. En 2015, lors de sa nomination, rentre aussi au Conseil d’Administration une des arrières petites filles de Paul Ricard. Et n’oublions pas que travaille aussi dans le groupe, le fils de Patrick, à qui l’on a confié le patronyme du fondateur, Charles-Paul... On peut imaginer encore bien des repas de famille animés !

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