Les Mr Men et Little Miss du changement

Mr grincheux, Mme autoritaire, Mr rigolo, Mme tête en l’air…Ca ne vous dit rien ? Mais si ! La collection des livres pour enfants des « Monsieur Madame » où chaque numéro met en scène des aventures humoristiques d’un personnage ? Les traits y sont exacerbés et, en tout cas moi, personnellement, je retrouve toujours en ces personnages quelqu’un que je connais ou que j’ai connu.

En revanche, c’est un peu moins drôle pour le manager qui a en face de lui une panoplie de profils hétérogènes lorsqu’il doit conduire un grand projet de changement comme l’instauration d’un nouveau système d’informations. Et là, il en a des Mme oui et des Mr non !

J’ai bien aimé la typologie (empirique) qu’a développée Eric Delavallée, spécialiste du management. Face à un changement, notre manager positionne sur deux axes le comportement d’un individu qui s’explique par ses enjeux – ce qu’il gagne ou perd – et son degré d’influence – sa plus ou moins grande capacité à agir sur le déroulement du changement. En croisant ces deux dimensions et en simplifiant, on obtient sept comportements types dans une situation de changement.

[photo manquante]

Ici, on est plein dans la logique comportementale des organisations, où comment déployer une stratégie différenciée de communication à des fins d’orientation. Alors, comment faire face à Mr opposant et Mme résistante par exemple ? Le grand problème ici est que notre manager ne peut pas voir venir les actions de la résistance, terrée dans son coin et quand elle parlera, c’est pour snipper. Les experts préconisent la canalisation par un système de compensation tout en aménageant des situations futures, car des changements, il y en aura…L’opposant lui, même si son influence négative est plus forte, au moins, il parle. Et même si il va au conflit frontal (souvent désagréable), il vaut mieux le laisser jusqu’à ce que s’il sente marginalisé car il sera de plus en plus décrédibilisé, si l’acceptabilité sociale prend une bonne tournure. En tout cas, il faut que le manager tienne bon, et en parallèle, travailler sur les militants et les moteurs, qui sont des réels sponsors du projet. Leur influence est positive et ce sont des prescripteurs qu’il vaudrait mieux intégrer dans les comités de pilotage. Les moteurs sont les opposés des opposants, donc utiliser leur énergie est vital pour les contrecarrer. Les militants, eux, interviennent en second lieu comme les promoteurs du projet qui vont en donner une bonne image.

Mme désabusée et Mr hésitant, qu’est ce qu’on en fait ? Alors ces profils au milieu occupent une place sensible et si on ne s’en occupe pas, il y a ce risque qu’ils flanchent d’un côté comme de l’autre. En fait les hésitants sont naturellement les plus nombreux. Le but ici est de les convertir en militants en leur vendant les bienfaits du changement, ce qui suppose une bonne écoute et une communication globale. Parallèlement, les intégrer dans des groupes mixtes avec les sponsors jouera un effet d’entraînement vers la réussite du nouveau projet.

Et notre manager, c’est Mr/Mme… ? Fill in the blanks !