Sarkozy et le fiasco méditerranéen

Nicolas Sarkozy a bâti sa politique méditerranéenne avec l’énergie et l’improvisation qui ont caractérisé l’ensemble de sa diplomatie. Et, là comme ailleurs, ce volontarisme brouillon se solde par un fiasco. La pierre angulaire de son action en la matière a été son refus de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. En 2007, il avait cru pouvoir sortir de la difficulté en se livrant à la danse du ventre du Partenariat stratégique avec Ankara...

Servir ou se servir ?

Il y a maintenant un peu plus d’un an, disparaissait Abdelaziz Meziane Belfkih. Un collectif, dont les membres souhaitent garder l’anonymat, a choisi de lui rendre hommage en publiant sur la toile, Abdelaziz Meziane Belfkih, la passion du service public. Plutôt que de se livrer à un panégyrique de circonstance, contraire à la personnalité réservée de ce serviteur de l’Etat, les instigateurs de cette initiative ont surtout voulu revivifier sa pensée. Non content d’être le promoteur de grands projets nationaux, M. Belfkih était aussi porteur d’une vision, née d’une conception extrêmement rigoureuse des droits et devoirs de l’administration, mais aussi du citoyen. Cette parution tombe à point nommé, en ces temps d’agitation sociale où les manifestants réclament de l’Etat ce que M. Belfkih appelle à l’exigence de vertu...

Main basse sur les Lanthanides

Pour le profane, ce mot résonne comme celui d’un continent disparu, d’une constellation lointaine. La réalité est beaucoup moins poétique : les lanthanides1 sont un groupe de quinze métaux utilisés dans des applications technologiques et industrielles très variées. Avec le scandium et l’yttrium, ils appartiennent à ce que l’on appelle plus communément les «terres rares». Rares, celles-ci ne le sont pas vraiment puisqu’on en trouve dans toute l’écorce terrestre et même dans l’eau de mer.

Jeans blues

Avant de se réjouir de certaines déclarations vertueuses, mieux vaut se livrer à un décodage préalable des effets d’annonce : deux marques de jeans viennent de communiquer, avec grand tapage médiatique, leur décision de ne plus faire fabriquer de jeans usés par sablage. En effet, ce procédé, qui permet de vieillir artificiellement le tissu, est très nocif pour les ouvriers qui l’appliquent. L’opération incriminée consiste à projeter du sable à très haute pression afin d’user la toile, le tout dans de petites cabines sans aération, pour en éviter le gaspillage...

Nous sommes tous des Grecs

Si l’on vous dit, répartition inégale des revenus, évasion fiscale, économie informelle significative, travail au noir, nonpaiement des cotisations sociales, recouvrement très partiel de l’impôtpayé très majoritairement par les salariés, recherche de la rente au lieu de la création de richesse et donc culture du fonctionnariat et du clientélisme politique, corruption, surendettement des ménages, spéculation immobilière et foncière effrénée, foncier opaque, oligarchie militaire, dépenses de défense colossales en raison des relations houleuses avec le voisin et ennemi héréditaire...

Les capitaux d'escampette

En France, la régularisation de la situation des évadés fiscaux dénoncés par un exemployé de la banque HSBC devrait générer 700 millions d’euros, soit 30% de l’amélioration prévue pour les rentrées fiscales de 2010. En Allemagne, la Chancelière Angela Merkel a donné son accord pour acheter à un informateur contre 2,5 millions d’euros, des données bancaires volées à une banque suisse et mettant en cause 1500 de ses compatriotes. Elle espère ainsi récupérer 100 millions d’euros de recettes fiscales supplémentaires, soit 40 fois la mise de fonds... un vrai jackpot !

Zuma ? zaâma, il ose !

Le gouvernement sudafricain de Jacob Zuma s’est lancé dans une entreprise courageuse que le Maroc devrait observer d’un oeil aussi concerné qu’attentif. Il s’agit de la mise en oeuvre du système BRT, un maillage de bus rapides - les fameux ReaVaya - qui permettra aux habitants de la province de Gauteng, qui englobe Johannesburg et Pretoria, de se rendre en toute sécurité de leurs townships vers leurs lieux de travail. Jusqu’à présent, ces liaisons biquotidiennes se faisaient grâce à une multitude de taxis collectifs, des minibus blancs de marque japonaise, d’un état souvent plus que discutable. A leur volant, des chauffeurs mercenaires, surexploités par les propriétaires des véhicules, affichant un mépris total du code de la route et donc de la sécurité des passagers. Ce secteur majoritairement informel et contrôlé par les noirs - un vieil héritage de l’apartheid – fonctionne comme une véritable mafia...

Code et conduite

H. veut s’acheter une voiture d’occasion, si possible avec un faible kilométrage, une bonne affaire ! M., lui, est vendeur dans un garage. Il a tout de suite repéré H., avec son costume-cravate de quadra qui a réussi : la bonne affaire ! La discussion roule toute seule. En bon commercial, M. développe son argumentaire de découverte pour cerner les besoins du client. « Tu veux la voiture qui nage ou celle qui ne nage pas ? »

Pas d'ascenceur pour les nilingues

Woula, Madame ! Nous, les Marocains, on est ‘multilongues’ ! » Etudiant dans une école privée d’ingénieur, Faouzi est mortifié par ses notes catastrophiques en français et pense très sincèrement que c’est de la faute de son enseignante qui n’apprécie pas sa triglossie2 à sa juste valeur. Comme beaucoup, Faouzi est né dans une famille qui, au quotidien, ne pratique que la darija.

Pourquoi pas les Subsahariens ?

Il faut s’y rendre discrètement : traverser un terrain vague rempli d’ordures plutôt que de longer le poste de police. A Sidi Khadeir, les migrants nigérians qui vivent retranchés dans les garages de ce quartier à la périphérie de Casablanca ne souhaitent pas faire parler d’eux. Sunday, 36 ans, est de ceuxlà. «A Oujda, m’explique cet ancien ouvrier agricole, les Subsahariens sont devenus trop nombreux, la population ne les accepte plus. Cela entraîne beaucoup de rafles. Casa, c’est grand, alors à condition d’être discret, tu risques moins de te faire repérer».

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