Nos territoires sont-ils attractifs ?

Nos territoires sont-ils attractifs ?

La mondialisation, qui s’est imposée à la fin du siècle dernier, a amené les pays en voie de développement à évoluer vers une intégration structurelle au marché mondial, où la position de chaque pays est fonction de l’intensité des flux et des transactions qu’il entretient avec ce marché. Dans ce contexte, le développement d’un pays comme le Maroc ne peut plus être décliné uniquement en termes d’accumulation du capital, rendue possible par l’épargne nationale, ou d’exportation des produits locaux. Le principal défi pour le pays en matière de croissance, dans un contexte d’ouverture au marché mondial, consiste à attirer les investissements directs étrangers (IDE). La dynamique de création d’activités nouvelles suppose l’afflux de capitaux étrangers. Cette situation amène le Maroc, à l’instar de nombreux pays, à vouloir séduire les détenteurs de ces capitaux, ouvrant un nouveau chapitre du marketing territorial.

Ces données ont profondément remodelé l’attitude des autorités gouvernementales à l’égard des investissements étrangers. Les politiques restrictives face à l’entrée des IDE ont progressivement fait place à des politiques d’attractivité de plus en plus accueillantes. L’orientation générale qui se dégage de cette logique vise non seulement l’accueil des entreprises étrangères dans des conditions favorables, mais également sur l’ensemble du territoire.

Pour l’heure, tous les espaces ne sont pas en mesure de répondre instantanément à cette démarche. Seuls certains d’entre eux proposent une offre de spécificité, ce qui met l’Etat en présence du dilemme classique actuellement au cœur de la politique territoriale, entre la nécessité d’offrir un territoire dynamique performant et concurrentiel, et les déséquilibres territoriaux internes du pays.

Dans un récent rapport, le Fonds monétaire international estime que l’environnement économique actuel dont jouit le Maroc est favorable au renforcement de l’intégration du pays dans l’économie mondiale. Cette appréciation est corroborée par l’agence de notation Standard & Poor’s, (au cours de sa mission du mois de mai 2006), qui souligne la solidité de la position extérieure du Maroc.

Le marketing territorial draine les investisseurs

Une série de réformes engagées depuis plus d’une décennie a stimulé les flux des IDE. La politique de libéralisation a eu pour résultats la levée du monopole sur le commerce extérieur, la libéralisation des prix, l’ouverture de l’économie aux investissements étrangers et la réforme du système fiscal. Dans la même lancée, un vaste programme de privatisation a été mis en place. En l’espace de onze ans, 40 entreprises et 26 complexes hôteliers ont été partiellement ou totalement privatisés pour un total de 6,4 milliards de dollars. Sur les 10,7 milliards de dollars des IDE pour la période 1993-2003, 6,4 d’entre eux proviennent des opérations de privatisation.

Résultat : la dette extérieure est tombée de 21 milliards de dollars en 1999 à 11 milliards en 2006. L’inflation qui était de 10% dans les années 1990, n’est plus que de 2% en moyenne en 2002-2005. C’est dans ce contexte assaini que le gouvernement a mis en place des structures en charge de la promotion de l’investissement et a fait des efforts pour rendre accessible sa réglementation. La charte de l’investissement adoptée en octobre 1995 constitue de ce point de vue un grand pas en avant. Elle se distingue des codes précédents par sa globalité (elle couvre presque tous les secteurs d’activité à l’exception du secteur agricole et bancaire), et par son harmonisation du cadre incitatif (regroupement de tous les avantages dans un seul document). En outre la charte accorde les mêmes avantages aux investisseurs étrangers que ceux accordés à leurs homologues nationaux.

Conséquence : de 1989 à 2004, le stock des IDE a considérablement augmenté,  passant de 3,4 milliards de dollars  à 18,6 milliards en 2005. Ainsi, en 2005, il représentait 44% du PIB contre 13% en 1989. Selon les informations recueillies dans les rapports internationaux ces cinq dernières années, le Maroc a joué un rôle de locomotive de flux des IDE à destination du continent africain. En 2005, il se classe quatrième pays hôte derrière l’Afrique du Sud, l’Egypte, et le Nigéria. Si on analyse le volume du stock d’IDE par pays,  le  Maroc a vu son stock par habitant quadrupler sur la période 1995-2005, passant de 170 à 720 dollars par habitant.

Inégalités régionales et concentrations des IDE

Un bémol : cette attractivité ne touche pas tout le territoire. En 2004, la répartition des projets agréés par la commission des investissements, soit 53 projets, montre qu’une grande concentration des investissements se localise dans la région du grand Casablanca (38% de l’ensemble des projets), suivie de la région Rabat-Salé (16,9%). Ensuite viennent la région de Tanger (13%) et celle de Marrakech (11%). A elles seules, les deux régions de Casa-Rabat s’accaparent 62,3% des projets d’investissement. En ajoutant les villes de Berrechid et de Settat, ce taux s’élève  à presque 70%.

Ceci se traduit  notamment par une concentration des activités qui a eu pour corollaire la montée des inégalités régionales. Au cours de la décennie 1990, non seulement les disparités se creusent entre « zones pauvres » et « zones riches », mais  les disparités internes aux grandes zones urbaines suivent globalement la même tendance. Ce constat montre que l’ouverture ne s’est pas accompagnée d’une répartition spatiale équilibrée des IDE. La région qui devrait servir de relais entre le national et le mondial en matière d’attractivité des IDE n’a pas toujours assumé ce rôle. En fait, à une période d’inégalité des territoires semble succéder une période de division, voire d’exclusion, où les solidarités géographiques deviennent plus fragiles, où la croissance des pôles semble plus se nourrir de la relation horizontale avec d’autres pôles  que des relations verticales avec les arrière-pays.

Dans ces conditions, même les modifications apportées à la Charte de l’investissement et, notamment les articles 17 et 19 de la loi cadre qui accorde des avantages particuliers aux IDE  (terrains, infrastructure, formation) qui sont réalisés dans l’une des provinces ou préfectures prévues par le décret susvisé n°2-98-520 du 30 juin 1998 (Al Hoceima, Berkane, Boujdour, Chefchaouen, Es-Smara, Guelmim, Laâyoune, Larache, Nador, Oued-Ed-dahab, Oujda-Angad, Tanger-Asilah, Fahs-Bni-Makada, Tan-Tan, Taounate, Taourirt, Tata, Tétouan, Jerada) n’ont pas suscité un changement sensible dans l’orientation des investissements.

Cartographie économique peu changeante

Certes, le territoire marocain ne garde pas le visage immuable des premières années de l’indépendance, qui en faisait un cadre simple de description de géographie régionale, mais il n’a pas connu non plus de grandes mutations. Comment le caractériser ?

Trois déséquilibres majeurs le caractérisent depuis le début du 20e siècle, avec une permanence telle qu’ils lui paraissent consubstantiels :

 - L’opposition de  deux espaces d’inégales superficies et, très différents par leurs activités. Ce qu’on appelle le Maroc utile situé au centre-ouest du pays qui concentre prés de 60% de l’activité industrielle et une grande partie des institutions financières, et l’autre Maroc, qui a du mal a sortir de la pauvreté et du sous-développement.

- L’opposition entre ville et campagne recoupe le phénomène précédent, sans pourtant se confondre avec lui. Là aussi, le déséquilibre, qui s’est installé au début du siècle dernier, recouvre une situation profondément inégale. Aujourd’hui, le dépérissement de certaines  campagnes devient inquiétant. L’exode lié à la paupérisation du monde rural accentue le dépeuplement des régions déshéritées et la concentration dans les villes les plus dynamiques. Les foyers d’industrie  diffuse en milieu rural y font figure d’exception.

- Enfin, le poids de Casablanca dans l’économie du pays ne favorise pas une réelle décentralisation économique. Par son pouvoir économique, Casablanca dispose d’une infrastructure exceptionnelle et concentre la plus grande partie des industries du pays, bloquant le développement des multiples agglomérations moyennes. Sa zone d’influence dépasse sa région pour s’étendre à l’ensemble du pays. Pour des raisons complexes, tant administratives, du fait de la proximité de la capitale, qu’économiques, par suite de la faiblesse des infrastructures et la rareté des patronats locaux, les villes de l’intérieur semblent souvent incapables d’animer vraiment leur arrière-pays. Certaines, comme Nador, Oujda, Taza, Taounate, Errachidia, ne possèdent guère que des fonctions de type administratif ou commercial, sans avoir d’activités industrielles notables.

Le rapport entre le local et le mondial

Dans ce rapport entre le local et le mondial, la spécificité du territoire s’avère fondamentale et structurante. Elle permet de rendre compte de la tension qui s’instaure entre l’attractivité du territoire et ses potentialités, entre l’action des acteurs locaux et le  mouvement des IDE. Dans le cas du Maroc, ce dernier épouse celui de l’activité industrielle. Il anime surtout les métropoles côtières, axes majeurs et périphéries immédiates, et accentue le déclin des parties du pays qui ne disposent pas d’atouts techniques, infrastructurels, culturels qui leur permettent de participer efficacement aux échanges liés à l’ouverture et à la mondialisation. En définitive, les IDE se concentrent dans « le Maroc utile », accentuant ainsi les disparités régionales. On se trouve alors en présence  de quatre  types de régions :

Régions ouvertes à la mondialisation

C’est le cas de l’agglomération du grand Casablanca, qui constitue le noyau dur du système productif marocain et, de ce fait,  le point d’appui de l’ouverture économique du pays. Le dynamisme industriel de Casablanca, son ensemble, portuaire et aéroportuaire, et son statut de première place financière et commerciale, lui attirent des investissements nationaux et étrangers. C’est la seule région qui soit fortement orientée sur l’extérieur et globalement ancrée au marché mondial, alors que d’autres sont moins intégrées et plus dominées.

La région Rabat-Salé-Zaërs-Zemmour a évolué d’une manière analogue à celle du grand Casablanca. Cette évolution est imputable au léger développement de l’activité industrielle, conjugué à l’afflux de capitaux étrangers. Le projet du Bouregreg et celui de la côte en sont l’expression. La région recèle des potentialités et des ressources qui, mises en valeur,  peuvent en faire un des centres les plus dynamiques du pays. Ce qui est sûr, c’est qu’elle connaît une effervescence économique rarement vécue dans le passé.

Régions en pleine ascension

Trois  régions particulières se trouvent dans cette situation :

La région de Tanger-Tétouan profite de sa proximité avec l’Europe et de l’effort d’équipement déployé, notamment en terme d’infrastructure portuaire et d’installation logistique, pour se positionner en tant que nouveau pôle attractif pour les unités industrielles aux dépens de la zone du centre. Ainsi, la région de Tanger-Tétouan réalise 7,8% de la production industrielle nationale en 2004 et enregistre le meilleur taux de valeur ajoutée industrielle nominale au niveau national (4,8%). L’amélioration de l’activité industrielle de la région revient principalement à son ouverture sur le commerce international. Ainsi, la part des exportations de Tanger-Tétouan a gagné 8,6 points, pour réaliser 15% des exportations nationales, la région devenant ainsi le deuxième pôle exportateur derrière celle du grand Casablanca. L’essor de la région se ressent également dans son attractivité des capitaux, reflétée par la part des investissements qui est passée de 6,1% en 1994 à 9,3% en 2004.

 La région de Marrakech-Tensift-Al Haouz a consolidé sa position en tant qu’une des destinations touristiques les plus fréquentées  du pays, avec des parts passant de 21,5% en 1994 à 32,9%  en 2004. Elle a enregistré une effervescence foncière et immobilière sans précédent. Ainsi la part d’autorisations de construire délivrées, qui était de 3,9% en 1994, est passée à 12% en  2004.

La région de Doukkala-Abda a, pour sa part, l’activité industrielle la plus intense après Casablanca (9,4% et 9,7% de la production nationale respectivement en 1994 et 2004). La part des investissements  industriels alloués à cette région est passée de 4,3% en 1994 à 23% en 2004. Les montants investis ont bénéficié surtout aux quatre industries chimiques et para-chimiques qui ont augmenté de 33 points pour atteindre 39,1% des investissements nationaux accordés à cette branche.

 La région de Souss-Massa-Drâa est passée de 5,3% en 1994 à 7,3% en 2004 de la production industrielle nationale. Agadir, en particulier, constitue un pôle national des transformations des produits de la mer et une zone spécialisée regroupant des acteurs importants (marocains et étrangers). Elle dispose aussi d’infrastructures et de services connexes de niveau mondial (emballage, transport, administration, etc.). Enfin, la de région Souss-Massa-Drâa demeure la première destination touristique du pays, même si elle a vu sa contribution baisser de 4,6 points et atteindre 36,3%  en 2004.

Les régions de Guelmim-Es-Smara et Laâyoune-Boujdour-Sakia Hamra connaissent une activité industrielle émergente, qui se concentre autour des industries agroalimentaires (62,1% de la production et 96,8% des exportations, liées essentiellement à la transformation des produits de la mer. Par ailleurs, elles bénéficient de potentialités naturelles et touristiques qui les prédisposent à attirer d’importants  investissements.

Les régions en mutation

Il s’agit en particulier du Centre-nord et de l’Oriental.

Ainsi, Fès-Boulemane, Meknès-Tafilalet sont classées parmi les espaces de croissance majeure, malgré les difficultés qu’elles traversent et la place qu’elles occupent dans l’économie du pays (les 7e et 8e places sur le plan industriel). Dans l’ensemble, elles ont une évolution moyenne par rapport aux régions côtières. Elles sont à la recherche d’une position qui leur permette de retrouver un nouveau souffle et de se repositionner dans le contexte actuel marqué par l’ouverture sur le marché mondial et la compétitivité des territoires. Elles sont en train de procéder à une mise à niveau et à une réhabilitation-rénovation du territoire pour devenir aptes à attirer davantage d’investissements étrangers.

La région de l’Est (Nador-Oujda) est une région relativement isolée où prédomine une économie informelle et où le bas niveau industriel, joint à une infrastructure relativement faible, ne favorise pas une croissance rapide. Cependant, l’effort consenti par les pouvoirs publics au cours des dernières années en matière d’équipement en infrastructures, ouvre des perspectives prometteuses pour la région, qui commence déjà à cueillir les fruits de cette action (l’arrivée d’investisseurs étrangers, espagnols notamment). La construction de la ligne de chemin de fer Taourirt-Nador et de l’autoroute Fès-Oujda va certainement donner une impulsion à la région, en attendant l’ouverture des frontières avec le pays voisin.

Les régions qui ne disposent pas de très grands atouts  ou qui n’arrivent pas à valoriser l’existant. Celles sont qui ne possèdent pas d’infrastructures leur permettant de participer efficacement aux échanges avec l’extérieur. Régions isolées, loin des grands axes, produisant des biens banals, souvent non exportables. Ce sont les régions d’Azilal et de Taza-Al Hoceima-Taounate.

Les ingrédients du  développement régional

Au total, tous les territoires marocains ne pourront pas devenir des centres d’activité productifs, compétitifs, d’importance égale, mais tous peuvent viser l’excellence dans un domaine qui leur soit propre. La question qui est à l’ordre du jour est de savoir quels  mécanismes peuvent induire le développement et la création de richesses dans des zones qui ne bénéficient pas des effets de la métropolisation. Comme le montre l’expérience de certains pays, l’existence de compétences spécifiques, la capacité de coopération entre les acteurs locaux, la force et la pertinence des projets, la solidité des institutions et des cadres collectifs d’action et d’anticipation, sont les ingrédients cruciaux du développement régional. C’est la manière dont ces éléments sont combinés, autant que leur disponibilité, qui conditionne  le développement du dynamisme local.

  Les IDE, par les opportunités ou les chances auxquelles ils donnent naissance et les mutations multiples qu’ils ont tendance à engendrer ou à accélérer, renforcent le besoin, pour chaque région, de la mise en œuvre d’une politique de valorisation des ressources et des potentialités du territoire, particulièrement affirmée, diversifiée, volontaire et rigoureuse dans son application

La dualité des logiques des acteurs publics       

Dans ce contexte d’ouverture à l’économie mondiale, le Maroc et ses régions doivent chercher simultanément à favoriser l’émergence d’entreprises de production et de services compétitifs au plan national et international et à rester capables d’attirer une part significative des flux d’investissements internationaux. En fait, la plupart des questions que soulève la répartition des investissements à l’échelle nationale  trouvent leurs réponses dans l’explication à l’échelle internationale. La répartition des flux d’investissements est  liée à l’attractivité des territoires.  La mobilité des capitaux, qui se concrétise par le mouvement des IDE, met en concurrence les régions, les territoires et les villes du même pays. Conformément à une étude générale relativement récente, réalisée par Mayer et Mucchielli en 1999, les IDE ont tendance à se concentrer dans les métropoles centrales et à délaisser les périphéries géoéconomiques.

 Le principal défi de l’aménagement du territoire, en termes prospectifs, dans un contexte de globalisation, consiste en la création d’activités nouvelles, dont la dynamique suppose de multiplier les rencontres productives entre les entreprises et les territoires. Ces rencontres se réalisent dans des configurations différentes. Les entreprises, en effet, tantôt déterminent leur choix d’implantation en fonction de critères de localisation centrés sur la minimisation des coûts, tantôt prolongent ou dépassent cette perspective et s’engagent dans une démarche de compétitivité globale.

Quel équilibre entre efficacité et équité ?

Tous les espaces ne sont pas en mesure instantanément de répondre à cette démarche. Seuls certains d’entre eux proposent ainsi une offre de spécificité. Le renforcement de la compétition par les coûts ne devrait cependant pas conduire ces espaces à renoncer  à un développement territorial guidé à terme par l’émergence de ressources spécifiques. Il y a des arbitrages fondamentaux à effectuer avant de s’engager trop hâtivement dans une politique d’aménagement du territoire que ne guideraient que des considérations d’équité. Tout au plus cela suggère-t-il l’importance de transferts directs entre régions ou localités, et éventuellement, de dispositifs de relocalisation d’activités au sein du territoire national. Il n’en résulte pas pour autant une politique bien définie.

 

Les externalités et effets de débordement de nombreuses activités sont, là encore, difficiles à identifier. Des programmes d’infrastructure régionale peuvent paraître justifiés, mais l’arbitrage vis-à-vis de considérations d’efficacité ne peut être négligé. Une politique volontariste de dispersion d’activités de production ne constitue pas non plus une solution valable à moyen terme ; elle risque de s’avérer fort onéreuse à une époque où les coûts d’opportunité des fonds publics restent très élevés. Des activités sont d’autant plus difficilement dispersées dans l’espace quand pèsent sur leur développement des effets d’échelle. En outre, le recours à des décisions administratives en matière de localisation  d’entreprise va à l’encontre de la tendance actuelle d’une plus grande libéralisation de l’économie.

 Il est vrai que l’idée même d’une équité inter-territoriale requiert discussion. S’agit-il de garantir le même niveau de développement à toutes  les régions, quelle que puisse être leur localisation ? S’agit-il plutôt, par une politique d’équipements collectifs (lesquels ?), éventuellement de transferts fiscaux, de réduire les discriminations résultant de l’appartenance à des territoires différents ?.Mais quelles discriminations ? Sans provoquer un choc institutionnel qui se transformerait rapidement en source de blocage, il paraît urgent d’entamer une réflexion visant à améliorer et à clarifier un dispositif institutionnel pour favoriser la concertation.  

Une chose est sûre, l’Etat seul n’est plus à même d’assurer ces fonctions entièrement. Vers quelles orientations pourrait alors s’acheminer une adaptation du dispositif institutionnel ?