Capitalisme d’Etat...et capitalisme familial (1/2)

L’Etat français vient de rentrer au capital de Peugeot, comme Barak Obama avait pris la décision il y a quelques années de se porter au secours de General Motors. Si les concepts de nationalisation ou de privatisation, ne font plus recette, il n’en demeure pas moins que les questionnements auxquels sont confrontés les dirigeants de ce monde restent.

A tous ceux qui considèrent que le capitalisme d’Etat est une notion désuète, enterrée sous l’autel du libéralisme économique et de la libre entreprise, j’ai envie aujourd’hui de rappeler quelques faits. Gemalto, l’inventeur de la carte à puce, entré récemment au CAC 40 à Paris en remplaçant Alcatel-Lucent, n’aurait probablement jamais connu ce développement mondial et ce succès, si France Télécom, entreprise publique, n’avait pas soutenu la recherche et l’innovation de l’entreprise et ne lui avait pas confié le marché des cartes téléphoniques[1], les ancêtres des cartes SIM qui équipent aujourd’hui tous nos appareils mobiles. De même, comme le rappelait Pascal Croset dans une interview consacrée à Economia (Flipbook n°19), la transition extraordinaire de l’OCP n’aurait jamais pu se faire sans le soutien (non financier) de l’Etat actionnaire.

En effet, le capitalisme d’Etat, dans sa forme actuelle, a le temps. Le temps de laisser aux dirigeants des entreprises publiques la possibilité de concevoir et de mettre en œuvre des stratégies innovantes, ambitieuses, qui ne peuvent pas seulement être mesurées à l’issue d’un exercice fiscal en lisant la ligne de l’EBIT (earnings before interest and tax). Un actionnaire patient, qui a le temps, pourra se tourner vers la notion réellement importante de toute activité de production, celle de la valeur ajoutée, instrument de mesure de la richesse créée par l’activité de production et donc nécessairement liée aux capacités d’innovation et de dynamique stratégique des entreprises. Une fois encore, le cas de l’OCP est symptomatique puisque la direction a depuis plusieurs années chercher à augmenter cette valeur ajoutée en travaillant à la fois sur les ventes, les clients, les marchés, leurs besoins et sur les produits.

S’il nous a semblé important de revenir aujourd’hui sur cette notion de capitalisme d’Etat, c’est que comme le rappelait Bertrant Jacquillat du Cercle des Economistes, ce capitalisme d’Etat a changé, il est devenu plus sélectif et attend des dividendes. Mais dans sa dimension temporelle , il se rapproche sans aucun doute d’une autre forme de capitalisme, très dynamique, et touchant beaucoup de petites et moyennes entreprises, le capitalisme familial...

 

 

[1] Pour retrouver les détails de cette aventure, Berger et Rabaud (2013), La France contre-attaque, Editions Odile Jacob

 

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